Bruno Soulie
Les rencontres photographiques d´Arles: que voir pour les 53èmes rencontres?

Enfin une édition complète après une saison 2021 si particulière au mini-format et l’annulation de l’été 2020. Les Rencontres nous ont manqués: c’est non seulement l’une des plus grandes foires de photographie mais aussi un lieu pour les professionnels, où se discutent les contrats et les nouvelles tendances (cette année, les NFT). Ces 53èmes rencontres se savourent dans une déambulation dans la ville antique, médiévale et classique: chaque porte cochère, chaque tympan ou architrave de palais, d’hôtel particulier ou d’ancienne abbaye ouvre le plaisir d’une nouvelle découverte, au hasard des pérégrinations. Une édition marquée par la crise climatique, le féminisme, la guerre mais aussi les NFT, les métavers, une édition engagée mais qui n’oublie pas ses fondamentaux avec une exposition consacrée à Lee Miller.

12 expositions sélectionnées par The Gaze mehr

1. L’avant-garde féministe: la collection Verbund /Frida Orupabo – A quelle vitesse chanterons-nous (Mécanique générale - Parc des ateliers – LUMA)

Une collection assez exceptionnelle constituée par Gabriele Schör à la demande de la compagnie d’électricité autrichienne, Verbund, à partir de 2004 est exposée à la Mécanique générale (Parc des Ateliers – LUMA). 71 artistes femmes, photographes, sont réunies, dont trois (Francesca Woodman, Orlan et Cindy Sherman) ont réussi à franchir la barrière d’invisibilité: la rétrospective ne permet pas de savoir ceux que sont devenues ces pionnières, au langage photographique contemporain, avant-gardiste et militant.

Autour des thématiques (Femme au foyer/Mère/Épouse; Enfermement/Évasion; Diktat de la beauté/Corps féminin; Sexualité féminine; Identité/Jeu de rôle), l’exposition présente ainsi une large variété d’œuvres, qui tour à tour dénoncent le sexisme, les inégalités sociales ou les structures du patriarcat. Le chemin de la reconnaissance a été long et n’a débuté que depuis deux petites décennies, depuis les premières grandes expositions qui ont montré les œuvres d’artistes femmes, aux États-Unis et en France au début des années 2010 («WACK ! Art and the Feminist Revolution», 2007; «elles@centrepompidou», 2010).Une grande frise chronologique présente, depuis 1968 jusqu’en 1980, les étapes marquantes du féminisme. La collection est très marquée par son environnement germanophone (Allemagne, Autriche, Suisse): «VALIE EXPORT» accouche ainsi des symboles de l’assignation de la femme aux fonctions domestiques, le calligramme photographique «Frau/Woman» de Birgit Jürgenssen (1949–2003) montre comment la femme se moule dans ses contorsions dans une sorte d’anagramme à la Vitruve. La même artiste se représente portant un tablier–four à cuisine/lave–vaisselle intitulé «Hausfrauen – Küchenschürze. 1975», référence à l’idéologie hitlérienne des «3K» pour le rôle de la femme («Kirche» pour Eglise, «Kinder» pour les enfants et «Küche» pour la cuisine).

Commissaire de l’exposition: Gabriele Schor.
Publication: Une avant-garde féministe. Photographies et performances des années 1970 de la collection Verbund, Vienne, delpire & co, 2022.

2. Frida Orupabo – A quelle vitesse chanterons-nous (Mécanique générale- Parc des ateliers – LUMA)

Dans la continuité de l’avant-garde féministe des années 70, allez voir l’exposition de l’artiste norvégienne et nigériane Frida Orapubo (toujours dans la Mécanique générale), où ses collages, avec attaches parisiennes, explorent la représentation de la femme noire, en mêlant les clichés coloniaux et les artefacts de l’art occidental par des collages à partir de matériel trouvé, à la fois numérique et physique. Sa vision interroge sur les identités, les questions de race, de genre et de sexualité. Bien que le rapprochement ne vaille pas analogie, son travail fait penser à «la Poupée» d’Hans Bellmer, objet transgressif, violent et suggestif, ayant ouvert la voie à une réflexion très actuelle sur l’intégrité corporelle et l’identité sexuelle.

Avec la collaboration de la galerie Nordenhake, Stockholm.
Avec le soutien de KADIST.

3. Lee Miller, photographe professionnelle (1932–1945) – espace Van Gogh

L’exposition présente Lee Miller sous le jour de son existence professionnelle. Au-delà de la muse et de la compagne de Man Ray, qui aura sans doute également contribué à la propre vitalité créative de l’artiste surréaliste (dont on connaît la passion dévorante et jalouse jusqu’à occulter ses différentes compagnes, comme Ady Fidelin, totalement éclipsée après-guerre), c’est la vie professionnelle de Lee Miller qui fait l’objet d’une rétrospective, sans doute trop courte.

Deux périodes consécutives sont présentées: le glamour avec le studio de Lee Miller à New York puis à Londres sous le Blitz, où elle participe à l’effort de guerre par la mode. Second temps avec le traumatisme lié à la découverte des camps de concentration, Dachau et Buchenwald, alors qu’elle suit l’armée américaine depuis le Débarquement du 6 juin 1944. Elle photographie aussi le siège de Saint-Malo, la libération de Paris, la campagne d’Alsace, avec la Ière armée française, puis elle est photographiée par David Scherman dans la baignoire d’Hitler à Munich.
Le plus saisissant dans l’exposition est cette juxtaposition de ces univers: la mode, la guerre et son traumatisme, la Libération elle-même n’étant pas montrée sous les jours d’une bacchanale joyeuse mais ceux, plus obscurs, des femmes au crâne rasée (comme dans la photographie prise lors de la libération de Rennes), ou celui des prodromes de l’épuration, avec la photo prise sur le vif, toujours pour le numéro du Vogue anglais consacré à la libération de la France (15 octobre 1944), de l’interrogatoire de Sacha Guitry à la mairie du 7ème arrondissement (la même photo fut également prise par Henri Cartier-Bresson).
Comme dans un photomontage à la John Hartfield, les couleurs de la mode pour les volontaires féminins pour les couvertures du Vogue UK se teintent déjà du pyjama rayé des victimes de l’horreur nazie des camps. Lee Miller a payé un lourd tribut pour avoir déchiré son voile d’illusions.

Commissaire de l’exposition: Gaëlle Morel.
Avec la collaboration des Archives Lee Miller.


4. Romain Urhausen en son temps – Espace Van Gogh.

Si vous poursuivez dans l’espace Van Gogh, visitez l’exposition consacrée au photographe luxembourgeois Romain Urhausen (1903–2021). Actif entre les années 50 et 70, il a illustré par sa photographie un ouvrage consacré aux Halles de Paris par Jacques Prévert (1963). Ce parcours vous fera découvrir un photographe méconnu en France, mais aussi connu au Luxembourg que son compatriote Edward Steichen, qui l’expose au MoMA «Post-war European Photography» (1953), aux côtés de Cartier-Bresson, Boubat, Doisneau, Izis, ce qui conduit à le catégoriser dans la photographie humaniste. Il évolue ensuite vers des recherches plus formelles, plus abstraites, qui témoignent d’un parcours qui l’écarte de la photographie de rue.

Commissaire de l’exposition: Paul di Felice.
Exposition produite par Lët’z Arles, avec la collaboration du Centre national de l’audiovisuel, Luxembourg.

5. Micth Epstein – en Inde 1978–1989 – abbaye de Montmajour

Dans le cadre grandiose de l’abbaye de Montmajour, site géré par le centre des monuments nationaux, Mitch Epstein expose sa découverte photographique de l’Inde par le récit de ses voyages successifs. Pour un natif du Massachusets, ayant fait ses études dans le Rhode Island, la révélation de l’Inde a constitué un choc et un bouleversement. Ce spécialiste de la couleur s’en donne à coeur joie et ses photos développent une telle palette que le spectacle en devient olfactif et pas seulement visuel.

Les Rencontres ne s’y sont pas trompées et la photographie d’un jeune Indien chevauchant sa moto Iseki («Ahmedabad, Gujarat, Inde», 1981), avec sa chemise de soie couleur safran, portant fièrement ses Ray Ban, illustre l’affiche et la couverture du catalogue. Marié avec Mira Naïr, la réalisatrice, Mitch Espstein a cumulé les fonctions de directeur de la photo, d’assistant, de décorateur et d’assistant sur ses deux films, India Cabaret(1985) et Salaam Bombay! (1988), ce dernier projeté en intégralité dans l’abbaye. Le cycle de Mitch Epstein développe le monde interlope des cabarets, des prostituées, et celui d’une vie quotidienne d’un continent encore réfractaire à la globalisation, qui n’en est, à la fin des années 80, qu’à ses balbutiements.

Exposition coproduite par les Rencontres d’Arles et la galerie Thomas Zander, Cologne.

6. Julien Lombardi – la Terre où est né le Soleil – Croisière

A Croisière, des expositions fédérées sous le thème de la Nature et de l’anthropocène, avec une exposition de Julien Lombardi sur Wirikuta, terre enclavée du centre du Mexique dont les habitants, les indiens Huichols, tentent de préserver les traditions face à l’emprise du tourisme et de l’exploitation minière. Les photographies rappellent que le Mexique est la terre du culte du Soleil et du dieu Quetzalocatl, le Serpent à plumes. «Les anciens Mexicains inscrivirent le temps de l’homme et de sa parole dans une succession de Soleils: cinq Soleils.» pour citer le très beau texte de Carlos Fuentes sur le Mexique dans le journal Le Monde du 28 octobre 1999.

La photographie d’un taureau (ou d’une vache) dont les yeux sont illuminés comme s’ils portaient le soleil, dans Kauyumari, le cerf bleu, nous plonge dans une vision hallucinée. Le travail de Julien Lombardi s’est d’ailleurs déplacé de l’approche documentaire vers une approche plasticienne, en multipliant les mediums. Son travail s’inscrit également dans une démarche ethnologique: ainsi, la très belle frise de minéraux, dont chaque pierre a été prélevée, numérisée puis ensuite reposée dans son site naturel, pour éviter tout prélèvement. Le travail de Julien Lombardi nous projette dans la terre sacrée des indiens Huichol, leur cosmogonie et leurs cérémonies secrètes.

Avec la collaboration du Centre national des arts plastiques. Avec le soutien du ministère de la Culture.

7. Klavdij Sluban – Sneg – Croisère

Le photographe franco-slovène propose une réflexion sur la neige (sneg en slovène), qui traverse son œuvre comme une grande bissectrice. Cette rétrospective est un hommage au travail solitaire du photographe, qui ne dépend d’aucune agence, et intervient dans les centres pénitentiaires (Fleury-Mérogis avec Henri Cartier-Bresson et Marc Riboud) ou les gangs de jeunes au Gautemala. Il a documenté l’effondrement de l’ex-Yougoslavie et celui de l’empire soviétique (les pays baltes, la Russie) ou pérégriné dans ses marges (Finlande, Suède) ou à «l’est de l’Est» (Mongolie, Chine, Japon). Le très beau texte d’Erri de Lucca est le témoignage de l’amitié entre l’artiste et l’écrivain. «C’est de cette zone de haine consommée que vient Klavdij Sluban, Leica en bandoulière, pellicule blanc et noir, pour raconter les Est à qui sait tout juste qu ́il en existe un. (…) Le point de vue du photographe brouille les cartes: de là vient l’ombre. La neige aussi est sombre, la lumière un blanc délavé, en exil sur la surface» (Transsibériades - 2009).

8. Léa Habourdin – Images-forêts – des mondes en extension – Croisière

Léa Habourdin expose un travail assez étonnant: des anthotypes, néologisme inspiré des cyanotypes. Elle réalise ainsi des photographies à partir d’une pellicule rendue sensible par la chlorophylle des végétaux, en utilisant les pigments des plantes fabriqués par un artisan. Sans fixateur, ces clichés sont appelés à disparaître sous l’effet de la lumière, donnant ainsi une image saisissante de la disparition des forêts primaires en France et de la biodiversité.

Avec la collaboration du Centre national des arts plastiques.
Avec le soutien du ministère de la Culture.


9. Un monde à guérir – 160 ans de photographie à travers les collections de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – Palais de l’Archevêché.

L’exposition est le résultat d’un travail de recherche et de sélection dans le fonds photographique de la plus célèbre ONG, la première historiquement, du monde. Elle réunit les photographies anonymes des bénévoles de la Croix-Rouge comme ceux de photographes professionnels. L’exposition «Un monde à guérir» réunit plus de 600 clichés sur une collection qui en compte près d’un million. Le reportage photographique naît en même temps que la Croix-Rouge, sur les champs de bataille, celui de Solférino (1859), où Henry Dunant, scandalisé par la boucherie de la bataille, improvise les secours avec le concours des populations civiles locales.
L’aide humanitaire apportée aux soldats des deux camps sans discrimination est l’acte fondateur de la Croix-Rouge, qui s’impose sous le sceau de la neutralité. Dans cette perspective, c’est d’abord l’action au quotidien des bénévoles de la Croix-Rouge, les travailleurs humanitaires, qui est célébrée. A partir des années 1960, l’organisation fait appel aux grands noms de la photographie qui sont de toutes les crises majeures. L’agence Magnum, avec Robert Capa, Werner Bischof, Henri Cartier-Bresson, et plus tard Sebastião Salgado et bien d’autres, capte la souffrance des populations civiles à travers l’objectif.
Une série a capté mon attention: les photographies prises par un anonyme de la Croix-Rouge lors de son voyage en camion depuis Genève jusqu’au camp nazi de Theresienstadt, «camp modèle» créé de toutes pièces pour tromper les inspections internationales sur la réalité de la Shoah. Le cahier est terrifiant par ce qu’il ne montre pas et ce qu’il montre: un mélange d’images personnelles et d’images du camp, où l’on passe d’un pique-nique au bord de la rivière aux ruines des villes allemandes et aux fours crématoires.

Commissaires de l’exposition: Nathalie Herschdorfer et Pascal Hufschmid.


10. Le Prix Découverte Louis Roederer 2022 – église des Frères–Prêcheurs.

La fondation Louis-Roederer et la galerie Polka sont présentes, comme chaque année depuis 2017, aux Rencontres d’Arles avec les projets de dix jeunes talents de la photographie contemporaine, présentés dans l’église des Frères Prêcheurs. La commissaire Taous Dahmani a identifié, dans chacun des projets, le fil d’Ariane du retour aux origines, voire à l’histoire familiale, accentué par le contexte de la pandémie.
Trois photographes ont attiré mon attention: le lauréat, Rahim Fortune (né en 1990), artiste afro-américain, pour son travail autobiographique intitulé Je ne supporte pas de te voir pleurer, et qui soulève des questions fondamentales à propos de l’identité et du traitement des Afro-Américains aux États-Unis. L’artiste juxtapose son deuil familial (son père mourant) et les fractures de la société américaine, dans le contexte du meurtre de George Floyd et du racisme systémique envers les Afro-Américains.

Une approche intimiste très marquée également chez la photographe russe installée à Hambourg, Mika Sperling, qui a reçu le Prix du Public, avec une série de photos de famille découpées où disparaît la figure du grand-père, qui a abusé d’elle. «Je n’ai rien fait de mal» explore le tabou de l’inceste, la pédocriminalité, la conspiration du silence: le spectateur est bouleversé par ce travail photographique, ces images découpées, où n’apparaît pas la figure du prédateur, dont les silhouettes sont jetées dans un creuset expiatoire.
Daniel Jack Lyons présente son travail «Comme une rivière» sur une Maison de la jeunesse au Brésil, au coeur de la forêt amazonienne. Ce sanctuaire est celui de jeunes en rupture sociale en raison de leur orientation sexuelle (queer ou trans), dans un pays sous la férule de Bolsonaro, dont la politique et le discours homophobes sont assumés. L’intimité et un espace sécurisant ont été privilégiés par le photographe, où les visages, les poses respirent une sérénité retrouvée. Nous ne pouvons manquer de faire le rapprochement avec la mise en danger du «poumon vert» de la planète, encore marqué par l’actualité toute récente de l’assassinat de l’activiste Bruno Pereira et du journaliste indépendant Dom Philips, par des braconniers dans le Vale do Javari, au fin fond de l’Amazonie.

Commissaire de l’exposition: Taous Dahmani.


11. Noémie Goudal – « Phœnix » à l’Église des Trinitaires.

Noémie Goudal nous expose une nature tropicale, faussement paisible et sereine, avec un travail sur le trompe-l’oeil, la mise en abyme et la cinétique créée par des techniques de juxtaposition proche de l’Op Art. Deux films de l’artiste sont présentés où la différence entre nature et illusion s’estompe. Un point d’eau humide dans une zone tropicale où la Nature est remplacée subrepticement par l’artificialité d’un décor, monté sur des poulies, représentant cette même végétation, qu’il complète et remplace, plongeant dans l’eau. Puis le second film où de grands panneaux de végétation se consument dans les flammes pour dévoiler des images numériques en mouvement, comme une production de nature artificielle se subsitutant à l’originelle.

Commissaire de l’exposition: Alona Pardo.
Scénographie: Hélène Jourdan
Avec la collaboration de la galerie Les Filles du Calvaire, Paris, et de la galerie Edel Assanti, Londres.


12. Jacqueline Salmon – Le point aveugle. Périzoniums : étude et variations – Musée Réattu.

Au Musée Réattu Jacqueline Salmon nous offre une documentation photographique exceptionnelle sur le « point aveugle » de l’art occidental, la sexualité du Christ. Il s’agit plus précisément de ce voile de pudeur, le périzonium, le linge ou le pagne qui entoure le bassin du Christ crucifié. Ce tissu, son drapé, sa représentation sont une histoire de la manière de représenter le Christ. Les artistes ont livré d’infinies variations sur la manière de le draper, influencés par les prescriptions théologiques, les évolutions de la mode ou leur créativité artistique. Il est donc un formidable marqueur de l’évolution des mentalités occidentales face à la représentation du corps christique, à la fois humain et divin.
L’artiste a créé une documentation vertigineuse, obsessionnelle, avec le souci du classement scientifique digne d’un entomologiste, avec des prises de vues et la collecte d’images classées par typologies de drapés, Le visiteur traverse dix siècles de peinture, sculpture, dessin et gravure. Une image est fascinante: celle du dos du Christ flagellé, dit le Christ de Louvain, avec des hanches féminines qui font penser à la photographie surréaliste de Man Ray, «Violon» (1924).

Commissaires de l’exposition: Andy Neyrotti.
Exposition produite par la Ville d’Arles.

Profitez-en pour poursuivre la visite du musée Réattu, musée des Beaux-Arts de la ville d’Arles, qui porte le nom de Jacques Réattu (1760–1833), peintre contemporain de David, Grand Prix de Rome, révolutionnaire comme lui, attaché au renouvellement par les formes néo-classiques. Vous y découvrirez les grandes compositions, pour le décor du Temple de la Raison, à Marseille, jamais exécuté, des tableaux monumentaux «peints en grisaille» à l’imitation de bas reliefs, illustrant les idéaux révolutionnaires.
Vous pourrez également admirer une très belle sculpture de Zadkine (l’Odalisque), en face de la Grande frise de Fatma Haddad dit «Baya» (1931–1998), l’œuvre emblématique de Germaine Richier, Le Griffu (1953), des oeuvres de Pierre Alechinsky, de Luis Tomasello (1915–2014), de Mario Prassinos (1916–1985) et les deux très beaux portraits de Picasso, d’abord «Lee Miller en Arlésienne» (1937) qui fait écho à l’exposition des Rencontres, et celui de la mère de Picasso, Maria Picasso Lopez (1923). L’hommage à Picasso est complété par le don exceptionnel offert en 1971, deux ans avant sa mort, par l’artiste à la ville d’Arles, d’un ensemble choisi de cinquante sept dessins, représentatifs de la dernière époque de Picasso, si décrié à l’époque et aujourd’hui justement réévalué.
Musée Réattu

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